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Potentiel et stratégies de réemploi des emballages par secteur

Réemploi emballage

Le développement du réemploi des emballages s’impose comme une solution incontournable pour tendre vers une économie plus circulaire. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) fixe des objectifs clairs : elle vise à atteindre 10 % d’emballages réemployés mis sur le marché d’ici 2027. La transition vers un système de réemploi efficace ne se fera pas sans difficulté. De nombreux défis doivent être surmontés. Parmi eux, la refonte du système de gestion des emballages, de la conception à l’utilisation, en passant par la collecte et la logistique.

Potentiel de réemploi par secteur d’activité

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a mené une étude sur les « potentiels de développement du réemploi des emballages ». Elle a mis au point une méthodologie rigoureuse pour les estimer dans chaque secteur d’activité. Le potentiel de développement total de réemploi donne une idée de la proportion d’emballages d’un secteur donné pouvant théoriquement être réemployés. Il est exprimé en pourcentage du volume total d’emballages. Par exemple, un potentiel de 10 % signifie que 10 % des emballages utilisés dans ce secteur pourraient être réemployés.

Dans le B2C, le secteur des boissons affiche un potentiel de réemploi supérieur à 80 % à l’horizon 2027, avec :

  1. Bières et cidres en consommation hors domicile (CHR), c’est-à-dire consommés dans les restaurants, brasseries, bars, hôtels, etc. Par exemple, la Brasserie Meteor vend 80 % de ses bières dans des formats consignés ou réemployés. Le réemploi permet de réduire les émissions de CO2 de 79 % par rapport aux bouteilles en verre.
  2. Boissons rafraîchissantes en CHR.
  3. Eaux en CHR.
  4. Jus de fruits en CHR.

Viennent ensuite les secteurs de la restauration, avec la restauration collective, et l’alimentaire frais non transformé, avec les fruits et légumes. Le potentiel de développement du réemploi est estimé entre 50 et 80 %.

Dans le B2B, les emballages dont le potentiel de réemploi à moyen/long terme dépasse les 80 % sont :

  1. IBC (conteneurs), dans la filière acier.
  2. Palettes, dans la filière plastique.
  3. Palettes, caisses-palettes dans la filière bois.

Freins et leviers du réemploi des emballages

Malgré son potentiel considérable, le développement du réemploi des emballages se heurte à plusieurs obstacles. Parmi les principaux freins identifiés, nous pouvons citer :

  • Les réglementations. Elles sont susceptibles de limiter l’utilisation d’emballages réemployés, notamment pour des raisons d’hygiène ou de sécurité.
  • La logistique. La mise en place d’un système de collecte, de lavage et de redistribution des emballages réemployés représente un défi majeur.
  • Le coût. Le prix des emballages réemployés peut être plus élevé comparé à celui des emballages à usage unique. Cela peut freiner leur adoption par les entreprises et les consommateurs.
  • Les aspects techniques. Certains produits ne sont pas adaptés au réemploi pour des raisons de fragilité ou de contamination.

Heureusement, de nombreux leviers existent pour accompagner la transition vers une économie circulaire basée sur le réemploi des emballages :

  • Standardisation et mutualisation : favoriser la création d’emballages standardisés, mais aussi trouver des solutions de lavage mutualisées entre industriels, voire entre sous-secteurs. L’objectif ? Simplifier la logistique, tout en réduisant les coûts.
  • Innovation et recherche : investir massivement dans la R et D pour développer des emballages réutilisables et des modes d’étiquetage adaptés.
  • Sensibilisation des consommateurs : mettre en place des campagnes de sensibilisation à grande échelle pour informer les consommateurs sur les avantages du réemploi.
  • Anticipation des transformations industrielles : accompagner les industriels dans la transformation de leurs lignes de conditionnement pour les adapter au réemploi.

Bon à savoir : Quels sont les enjeux environnementaux liés au réemploi des emballages ?

Le réemploi d’un emballage permet de l’utiliser plusieurs fois. Par conséquent, les incidences environnementales liées à son cycle de vie sont réparties sur un plus grand nombre de cycles. Toutefois, le réemploi n’est pas sans impact sur l’environnement. Il est important de l’analyser et le minimiser à chaque étape :

  • Conception de l’emballage : choix des matériaux (épaisseur, type).
  • Transport : minimiser les distances parcourues entre les points de collecte, lavage et réutilisation.
  • Lavage : optimiser l’utilisation d’eau et de produits d’entretien, privilégier des solutions écoresponsables.
  • Stockage : rationaliser l’espace de stockage.

Matériaux d’emballage et réemploi

Voici quelques exemples de matériaux d’emballage adaptés au réemploi :

Verre

  • Avantages : durable, recyclable, inerte (ne réagit pas avec les aliments), transparent.
  • Inconvénients : poids important, fragile.

Métal

  • Avantages : robuste, résistant aux chocs, recyclable.
  • Inconvénients : poids élevé, peut être sensible à la corrosion.

Plastique

  • Avantages : léger, flexible, résistant aux chocs, imperméable.
  • Inconvénients : impact environnemental, certains types de plastiques ne sont pas recyclables.

Bois

  • Avantages : matériau renouvelable, biodégradable, esthétique.
  • Inconvénients : coût élevé, peut être sensible à l’humidité.

Carton

  • Avantages : léger, recyclable, biodégradable.
  • Inconvénients : sensible à l’humidité, résistance limitée aux chocs.

En plus des matériaux cités, d’autres alternatives innovantes émergent. Par exemple, le recyclage enzymatique permet de produire des plastiques biodégradables.

Le potentiel de réemploi des emballages est considérable dans divers secteurs, comme le montre l’étude de l’ADEME. Cependant, de nombreux freins doivent être levés pour qu’il devienne une réalité à grande échelle. Il est de la responsabilité de tous les acteurs (économiques, industriels, institutionnels) de mener à bien ce chantier ambitieux pour protéger l’environnement.

Les 3 points clés à retenir :

  • Le potentiel de réemploi des emballages peut atteindre 80 % dans certains secteurs d’ici 2027 selon l’ADEME. Par exemple, les boissons en CHR, la restauration collective ou les fruits et légumes.
  • Le développement du réemploi fait face à des obstacles, comme les réglementations, la logistique, le coût ou les aspects techniques.
  • Des solutions existent pour surmonter les freins et encourager le réemploi : standardisation des emballages, innovation, sensibilisation des consommateurs, anticipation des transformations industrielles.

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